Super Ligue européenne : L’UEFA et ses compétitions de clubs en danger

En effet, si lancée, cette nouvelle compétition va considérablement rabattre les cartes et redéfinir toute la cartographie du football sur le Vieux continent, et pas seulement…

La formule… révolutionnaire ?

Pendant longtemps, beaucoup ont trouvé que le Réal Madrid faisait partie des bijoux de la couronne, protégé et favorisé à la limite. Pourtant, c’est bien Florentino Pérez, président de la mythique « Maison Blanche » qui est à l’initiative du projet de Super Ligue des clubs, en marge de tout ce qui se fait déjà avec l’UEFA. Et dans son sillage, douze grands clubs européens, dont de puissants clubs anglais.

Plus concrètement, dévoilé en avril 2021, il s’agit d’un projet de compétition sportive appelée à mettre en scène soixante-quatre équipes de football de l’élite professionnelle européenne, réparties sur trois ligues distinctes. Nous avons dans un premier temps de la Star League avec deux groupes de huit clubs chacun. Les quatre premiers de chaque groupe devront s’affronter à la fin du mini-championnat dans un format de demies-finales croisées et le vainqueur de la finale rencontrera celui de l’autre poule pour le sacre final. Il y a ensuite la Gold League avec éventuellement les mêmes caractéristiques, puis la Blue League, une troisième division avec quatre groupes et un total de trente-deux équipes au total.

Concernant les dames, une compétition serait mise en place sur le même modèle, mais avec seulement deux ligues composées de seize clubs chacune.

Les promoteurs de cette  nouvelle compétition trouveraient ce format plus simple et plus attractif, aussi bien pour les clubs engagés que pour les fans de foot. Ils y voient plus d’affiches entre clubs de l’élite sur une même saison, contrairement à la formule C1 UEFA qui voit la saison internationale de certaines formations s’arrêter avec l’élimination dès la phase de poule.

Les fans, le digital le cash flow

Pour parachever la présentation de son projet, A22 dit souhaiter engager une nouvelle « expérience » du football pour les téléspectateurs en proposant par exemple différents angles de caméra pendant les retransmissions, et en donnant aux téléspectateurs la possibilité de commenter son propre match. Il est également annoncé une diffusion gratuite sur l’application Unify. Cette plateforme de streaming compte à ce sujet générer des revenus considérables grâce à la publicité, aux abonnements premium, aux différents partenariats de distribution et aux sponsors. Et à en croire le Top management de l’entreprise, « L’objectif est d’aboutir à l’émergence d’un modèle sportif durable pour les compétitions des clubs en Europe, reflétant les intérêts à long terme des supporters et de la communauté du football au sens large. »

En définitive, c’est une digitalisation tous azimuts des grands rendez-vous de clubs européens qui s’annonce, contournant par la même occasion le délicat problème de la cherté des grands bouquets satellites, par ce temps de crise. Dans le même ordre d’idées, les promoteurs de la nouvelle compétition pensent pouvoir assurer à chaque club participant lors des trois premières années, un revenu garanti supérieur à celui de la Ligue des Champions UEFA actuelle, qui est de 3,8 milliards d’euros par an.

La CJUE fragilise l’UEFA

Après la présentation du projet de création de création d’une super ligue européenne des clubs, l’UEFA qui s’est sentie méprisée et/ou menacée, a choisi de procéder par une campagne d’intimidation ciblée, à l’endroit des clubs « dissidents », ayant marqué leur accord à la nouvelle démarche. Ces derniers avaient notamment été menacés de sanctions lourdes en cas d’adhésion formelle à cette aventure inédite. Une attitude considérée comme un présumé abus de position dominante et qui a été porté devant la Cour de Justice de l’Union Européenne à Luxembourg, en mi-juillet 2023.

Et ce jeudi 7 mars 2024, la CJUE a estimé par une décision formelle, que « l’UEFA, instance organisatrice des Coupes d’Europe, avait abusé de sa position dominante en menaçant de sanctions les clubs désirant participer à une compétition dissidente. » C’est donc un grand motif de satisfaction pour A22 et pour tous les partisans de la nouvelle compétition. D’ailleurs pour ne pas perdre complètement la face après cette décision, l’UEFA s’est empressée de présenter sa nouvelle version de Ligue des Champions. Et depuis que cette décision a été rendue, Bernd Reichart jubile. « Nous avons gagné le droit à la concurrence. Le monopole de l’UEFA est terminé. Le football est libre. Maintenant, les clubs ne subiront plus de menaces et de sanctions. Ils sont libres de décider de leur propre avenir. Nous diffuserons gratuitement tous les matchs. Les revenus des clubs et les paiements solidaires sont garantis. » Aussitôt l’arrêt de la CJUE rendu, A22 Sports Management a dévoilé le format de sa compétition, qui est finalement ce championnat ouvert contrairement au projet présenté il y a deux ans.

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