Par Christian Djimadeu / Baromètre Communautaire
20 ans de riche collaboration s’achèvent entre le Cameroun et la firme allemande Puma. L’équipementier revendique trois coupes d’Afrique remportées avec les Lions indomptables séniors (2000, 2002, 2017), une édition des jeux olympiques arrachée avec les U23 en 2000 en Australie, la participation à trois coupes du monde avec les messieurs (2002, 2010,2014), une avec les dames (2015) qui ont également pris part aux eux olympiques en 2012.
Puma avait fait du Cameroun sa vitrine principale. En 2002 à la CAN au Mali, la marque surprend tout le monde avec des maillots sans manches (démembrés). Le design est unique, originale et fait des fans à travers le monde. Une icône mondiale du tennis Serena Williams ne cachera pas sa sympathie pour ce maillot qu’elle arbore au cours d’un de ses matchs. Mais pour la FIFA, cet équipement n’est pas conforme à la pratique du football. En représailles, l’instance mondiale de la discipline retire des points au Cameroun dans les éliminatoires du mondial Corée-Japon et le somme de payer une amande financière. Les interventions du gouvernement et d’Albert Roger Milla permettront d’annuler ces sanctions.
Pour autant en 2004 à la CAN en Tunisie, Puma réaffirme son inventivité à travers des équipements en pièce unique (short et maillot), près du corps. Une fois de plus l’équipe du Cameroun fait le buzz. Ses maillots et gadgets, originaux ou contrefaits, inondent le marché et s’arrachent comme des petits pains. Les produits de Puma ont de la côte.
Après le succès à la CAN 2000 et le départ de Pierre Lechante, Puma avait pesé de tout son poids pour la nomination de l’allemand Wilfried Schaeffer comme successeur du français. Une manœuvre concluante vu que le pays remporte encore la compétition en 2002 au Mali et dispute la finale de la coupe des Confédérations en 2003. L’influence de Puma se renforce. Dans la même lancée on mettra à son actif l’arrivée de deux autres sélectionneurs allemands : Martin Otto Pfister en 2008 et Volker Finke en 2013. La désignation du premier par le gouvernement du Cameroun n’était pas du goût de la Fécafoot, l’organe technique, qui avait de fait refusé de parapher son contrat. Malgré cela Otto Pfister conduit le Cameroun en finale et trébuche devant l’Egypte (0-1).
Volker Finke n’aura pas la même chance. Il échoue au mondial 2014 avec une sélection classée avant-dernière de la compétition, puis tombe au premier tour de la CAN 2015 en Guinée équatoriale. Mais à sa décharge, il faut dire qu’il est auteur du rajeunissement de l’effectif qui porte des fruits aujourd’hui. C’est Volker Finke qui convoque pour la première fois en sélection l’attaquant Clinton Njie, le gardien Fabrice Ondoa et bien d’autres qui ont remporté la Coupe d’Afrique des nations 2017.
A se demander si Coq sportif qui remplace Puma aura les mêmes coudés franches. Une chose est certaine : il n’est pas aisé de succéder à l’équipementier allemand auquel les camerounais étaient habitués et dont le logo renvoyait presque déjà au Lions indomptables.