Guerre en Ukraine Les intérêts sportifs de la Russie au ban du monde

Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe dans la nuit de mercredi 23 février 2022, le sport de ce pays gèle sous une pluie de sanctions multiformes.

Symbole fort de cette mise à ban de la Russie, la déchéance du président Vladimir Poutine, ceinture noire de Judo, de son statut de président honoraire et ambassadeur de le Fédération Internationale de Judo, et de son titre de président honoraire de l’Union Européenne de Judo. Le ballet des sanctions s’est donc déployé, comme une mauvaise chorégraphie bien menée. Le premier coup est porté, sans surprise aucune d’ailleurs, par les dirigeants du football européen. La finale de la 67ème édition de la Ligue des Champions, prévue le 28 mai à la Gazprom Arena de Saint-Pétersbourg en Russie encore appelée stade Krestovsky, a été délocalisée au Stade de France, à Saint-Denis, dans la banlieue nord de Paris. L’UEFA a pris en urgence cette première décision le vendredi 25 février 2022, à l’issue d’une réunion de son comité exécutif, « suite à la grave escalade de la situation sécuritaire en Europe ». Dans la foulée, le même comité exécutif, réuni en session extraordinaire a décidé de résilier le contrat de sponsoring évalué à 40 millions d’euros l’an, qui le liait depuis 2012 et ce jusqu’en 2024, au géant gazier russe GAZPROM. L’Etat russe en est le principal actionnaire.

De même, Schalke 04, club iconique du football allemand a décidé de retirer de son maillot le nom et le logo de son sponsor Gazprom. En Premier League anglaise, Manchester United a fait pareil pour Aeroflot sur ses équipements. Dans un Tweet datant du samedi 26 février, le président de la fédération polonaise de football annonçait que l’équipe nationale de son pays n’envisage pas de jouer le match de barrage au Mondial 2022 contre la Russie, prévu le 24 mars à Moscou. D’autres dirigeants du sport européen et mondial, ayant ou pouvant avoir une interaction avec des formations russes, ont également saisi la FIFA et l’UEFA, afin que toute rencontre éventuelle contre une équipe de ce pays soit d’ores et déjà considérée comme impossible.

Pour sa part, le CIO (Comité International Olympique) exhorte les fédérations sportives internationales, à annuler ou à délocaliser, tout événement prévu en Russie ou en Biélorussie, et de veiller à ce que les drapeaux de ces deux pays ne soient pas hissés, ni leurs hymnes joués. C’est ainsi que la Fédération Française de Volley a annoncé que l’équipe française ne se rendrait pas en Russie si le championnat du monde y était maintenu (entre août et septembre 2022). En ce qui concerne la Formule 1, le Grand Prix de Russie prévu à Sotchi fin novembre a été annulé.

Cette mise à mal de la stratégie de géopolitique par le sport de la Russie entraîne un manque à gagner qui s’évaluerait à plusieurs milliers d’euros.

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